Tourisme dans le désert

Le Dacht-e Kavir

Le Dacht-e Kavir est le désert salé de l’Iran. Il s’étend du sud-est des montagnes de l’Alborz jusqu’au centre de l’Iran.
Deux parcs nationaux importants, tant du point de vue de la superficie que de la biodiversité, y sont situés. Il s’agit du Parc National du Kavir et du Parc National de Tourân (ou Khâr-Tourân), classés tous deux Réserves de Biosphère par l’Unesco. [2]
Le Parc National du Kavir est situé dans la partie ouest du Dacht-e Kavir, à l’est du Lac de Sel, à 50 km au sud-est de Téhéran. Les villes limitrophes sont Qom, Kâchân, Semnân et Ispahan.
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Parc National du Kavir, caravansérail “Shâh Abbâssi” (Qasr-e Bahrâm), au sud de Varâmine.
Photo : Morteza Johari
Le Parc National de Tourân est situé dans la partie Est de la province de Semnân. Ce parc est la deuxième réserve de biosphère du monde du point de vue de la superficie, après la réserve de Serengeti en Tanzanie.
Ces deux parcs nationaux sont le lieu de vie de quelques espèces animales et végétales que l’on ne trouve qu’en Iran, telles que l’engoulevent du désert, un lézard herbivore et quelques scorpions spécifiques des déserts de l’Iran. Certaines de ces espèces - le guépard asiatique et le zèbre iranien par exemple - sont malheureusement en voie d’extinction et font l’objet de mesures de protection internationales.

Le Dacht-e Lout (ou Lût)

Le Désert de Lout, qui s’étend sur des centaines de kilomètres dans la partie nord-est de la province de Kermân, fait partie du Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Les études sur le terrain de M. Parviz Kardovâni, chercheur et professeur de géographie à l’Université de Téhéran, ont montré que le centre de ce désert est le lieu le plus chaud du globe terrestre : 70 degrés Celsius à l’ombre, et peut-être même 100 degrés au soleil ; aucune forme de vie n’existe dans cette partie du désert, même la vie bactérienne, d’où le fait qu’un animal mort dans cette zone ne se décompose pas mais se dessèche au soleil (le cadavre d’une vache découvert après quelques années en est une preuve).
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Aire de repos “Shahdâd”, désert de Lout
Cette partie du Désert de Lout - qui signifie "nu" en persan - est un endroit "dénudé", sans aucune plante.
Il existe dans ce désert un phénomène naturel exceptionnel et unique, nommé kalout.
"Kalout" est un mot formé par l’adjonction du mot "kal" (qui signifie "ville" en langue baloutchi) au mot "lout". Les habitants de cette région ont nommé ainsi les couloirs profonds qui se sont creusés, au fil du temps, du fait de l’action érosive du vent et de la pluie. Le vent, qui souffle environ 120 jours par an dans cette région, emporte et déplace la terre sablonneuse.
La pluie (qui est rare, mais abondante quand elle survient) transforme le sable en une pâte relativement épaisse ; le vent y creuse des gorges qui évoquent les ruelles d’une ville inhabitée avec des maisons construites en briques d’argile séchées au soleil. Cette ville fantomatique, formée de couloirs parallèles les uns aux autres qui s’étirent du nord-ouest au sud-est et qui sont d’une longueur de 160 km et d’une largeur de 200 à 500 mètres environ, est située à une quarantaine de kilomètres de la ville de Shâhdâd, c’est-à-dire dans la bordure ouest du Désert de Lout.
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Kalout, désert de Lout
Les kalouts sont visibles sur les photos prises par les satellites, sous forme de rayures de couleur noire.

Excursions dans les déserts d’Iran [3]

Voyager dans le désert comporte des dangers. Le désert est un milieu inhospitalier pour l’être humain non préparé à y séjourner. En plus de la chaleur torride pendant le jour et du manque d’eau (on ne survit que 48 heures au maximum sans eau dans le désert) ainsi que le froid impressionnant pendant la nuit, le voyageur pourrait être confronté à des reptiles venimeux (scorpions, serpents et un lézard venimeux qui n’existe qu’en Iran), à d’autres animaux sauvages, à des vents qui se lèvent parfois brusquement et qui font perdre le chemin, sans compter le fait que certaines régions désertiques au sud-est de l’Iran sont actuellement des zones aux mains des trafiquants de drogue internationaux, qui ont pris des touristes en otage à plusieurs reprises.
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Kalout, désert de Lout
Il est donc plus prudent de voyager avec des organismes et des guides qui connaissent le désert et savent comment parer aux imprévus.
Un autre aspect dont il faudrait tenir compte lors des excursions dans ces régions désertiques (comme dans tous les voyages qui ont trait à la Nature) est la protection des écosystèmes, qui sont forcément perturbés par la fréquentation des touristes.
Pour protéger la Nature en Iran (et permettre ainsi que les voyages touristiques pour visiter ces lieux perdurent), il est nécessaire que les organismes responsables du tourisme et les agences de voyage collaborent avec le Département de la Protection de l’Environnement, et respectent les restrictions mises en place par ce département.
Il faudrait également faire prendre conscience aux touristes qu’ils ont une responsabilité à l’égard des lieux qu’ils visitent.
Souhaitons voir bientôt le jour où plus aucun voyageur dans le désert n’y déversera de l’huile de moteur ou des déchets en plastique, n’arrachera aucune plante et ne capturera aucun animal pour l’emporter avec soi en guise de souvenir ou à d’autres fins.
Souhaitons également que toutes les agences de voyage s’engagent dans la voie du "tourisme responsable".
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Spécimens de la faune désertique iranienne : boa Eryx jaculus, scorpion Odontobuthus doriae, agama Trapelus agilis.